La richesse de Biodiversité Québec, c’est sa diversité… sous toutes ses formes! En plus d'être une initiative de collaboration, c’est aussi un travail en coconstruction. Actuellement à l’état de cocon, Biodiversité Québec compte bien évoluer en offrant toujours plus de données, d’informations et d’analyses et des contenus de vulgarisation aux formats variés et innovants. Le futur nous dira ce qu’il faut ajouter à cette liste!
Biodiversité Québec regroupe de nombreuses données sur la biodiversité québécoise qui se retrouvaient dans les universités, les ministères et même dans les bases de données d’observations citoyennes comme eBird et iNaturalist. Ces informations sont gratuites et très précieuses. Elles permettent de suivre les changements dans la biodiversité québécoise dans le contexte du dérèglement climatique et des autres perturbations de l’environnement afin d’améliorer la compréhension, un préalable à des décisions éclairées.
Ce portail est aussi le succès d’un immense travail d’équipe! En effet, un partenariat entre Anouk Simard, chercheuse sur la faune et Sabrina Courant, chef d’équipe des orientations stratégiques et des suivis en biodiversité au Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) ainsi que Dominique Gravel, professeur au département de biologie de l’Université de Sherbrooke est à l’origine de la création de Biodiversité Québec.
Pour Sabrina Courant, l’avantage de Biodiversité Québec est d’aller plus loin que le partage de données brutes. « On veut faire parler ces données de manière factuelle et scientifique, pour aider les gens à les comprendre et à les utiliser ». Au menu, des données digérées sous forme d’indicateurs, des analyses ou encore des portraits territoriaux. « L’idée, c’est de faire en sorte que nos données puissent servir, y compris dans une MRC ou une petite municipalité qui n’a pas de scientifiques dans son équipe », précise-t-elle.
« C’est bien de faire des inventaires de la biodiversité, mais le grand enjeu est de rendre ces données disponibles pour qu’elles puissent être utiles et utilisées concrètement, y compris par les gestionnaires de territoire », confirme Anouk Simard.
Ce nouvel univers numérique permet aussi de découvrir des histoires qui racontent la biodiversité québécoise à tout le monde. En se promenant dans l’onglet inventaires terrain, on découvre la variété du vivant autour de soi. Un coup d'œil sur l’Atlas et on voit qu’au Québec il y a bien sûr des mammifères, comme la chauve-souris cendrée, mais aussi des macroinvertébrés benthiques du genre des cheumatopsyches.
Biodiversité Québec n’est pas un portail développé par des biologistes pour d’autres biologistes. Au contraire, pour s’assurer qu’il soit accessible à un large public, une équipe de design de l’Université de Laval a participé à la conception du projet et des équipes multidisciplinaires à sa réalisation. C’est ainsi que depuis 2016 des développeurs, des biologistes, des personnes spécialistes en communication et en éco-informatique s'attellent à construire un univers numérique pour héberger la biodiversité québécoise, en données, en mots et en images. « On a appris ensemble! », lance Anouk Simard.
« Une étude m’a fait réaliser qu’il y avait un déficit de couverture médiatique sur les changements dans la biodiversité, et qu’on devait donc faire des efforts pour transmettre ces informations. C’est pour cela que le projet s’est élargi d’une motivation scientifique à une motivation communicationnelle », commente le professeur Dominique Gravel.
Par exemple, les informations disponibles sur la plateforme pourront être utilisées pour alimenter les études d’impacts sur l’environnement et les rapports du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), tout en offrant de l’information à toutes les personnes intéressées par un projet qui peut avoir un impact sur un milieu naturel. En effet, le professeur Gravel insiste: « Biodiversité Québec est une source neutre et objective d’informations ».
Dominique Gravel explique que la création de Biodiversité Québec est aussi motivée par un objectif de reddition de comptes. Être capable d’observer et de documenter les changements dans la biodiversité québécoise dans le contexte de la crise écologique est nécessaire pour permettre aux pouvoirs publics et à la population de prendre des décisions éclairées. Il espère ainsi qu’une boucle vertueuse se nouera entre les connaissances scientifiques et les actions en faveur de la biodiversité.
Cela ne s’arrête pas là! Biodiversité Québec ambitionne de répondre un jour à une simple question, pourtant bien compliquée: combien y a-t-il d’espèces au Québec? « Il faut s’organiser pour avoir une liste d'espèces à jour », explique Dominique Gravel, en rappelant l’impact des changements climatiques sur la biodiversité. « On a encore des méthodes très approximatives pour déterminer quand les espèces disparaissent et apparaissent », explique-t-il.
En attendant la réussite de ce prochain défi, Biodiversité Québec espère vous faire apprivoiser sa biodiversité numérique, que vous vous amuserez avec ses histoires mais, surtout, que vous aimerez la richesse naturelle qui vous entoure.