Traditionnellement, les chauves-souris du Québec vivaient dans les gros troncs d’arbres des forêts anciennes qui leurs offraient une température stable. Mais puisque ce type d’habitat se fait rare au Québec, certaines chauves-souris s’établissent dorénavant dans les toits des granges, des garages ou même des maisons. Comment réagir dans cette situation?
Les personnes qui ont la chance d’abriter une maternité de chauve-souris chez elles sont vivement invitées à la signaler en l’enregistrant sur le site chauve-souris aux abris.
« Le plus précieux pour nous, c’est de savoir où elles élèvent leurs jeunes et où elles hibernent. Les inventaires acoustiques nous permettent de les localiser, mais ils ne sont pas assez précis pour nous indiquer leur lieu d'hibernation et de maternité », explique Anouk Simard, chercheuse sur la biodiversité au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Aussi, en enregistrant leurs ultrasons lors des campagnes acoustiques du Réseau de suivi de la biodiversité, on identifie que telle espèce est présente à tel endroit, mais pas combien d’individus s’y trouvent… Est-ce la même chauve-souris qui fait des aller-retour en chassant ou sont-elles toute un groupe?
Oh, et rassurez-vous! Les chauves-souris ne sont pas des souris : elles ne grugent pas les fils et le bois comme des rongeurs, elles sont simplement à la recherche d’un lieu chaleureux pour élever leurs bébés.
Ne redoutez pas non plus de vivre un scénario digne de Dracula où une gang de chauves-souris vous fonce dessus au crépuscule, en s’emmêlant dans vos cheveux, leurs ailes battant au rythme de vos hurlements de terreur. « Elles ont une excellente vue et surtout un excellent radar avec l’écholocalisation », rassure Anouk Simard qui invite les citoyens à visiter le site pour déconstruire les mythes qui les entourent et à mieux faire leur connaissance.
Vous aimeriez abriter une colonie de chauves-souris sur votre propriété? La chercheuse conseille aux citoyennes et citoyens qui voudraient investir pour aider ces petites bêtes importantes pour l’environnement à bien se renseigner avant d’investir dans un dortoir à chauve-souris, puisque celui-ci ne sera probablement jamais utilisé. « Les dortoirs sont souvent trop froids la nuit et trop chauds le jour pour que les chauves-souris de s’y reproduisent et y élèvent leurs jeunes », explique-t-elle.
Anouk Simard rappelle et insiste : il ne faut jamais tenter de capturer ou d’adopter une chauve-souris, puisque dans de rares cas, certaines peuvent-être porteuses de la rage. La meilleure façon d’aider, c’est de planter des arbres, d’éviter l’utilisation de pesticides… et de visiter Chauves-souris aux abris!