Connaissez-vous le phénomène de Pokémon GO ? Il s’agit d’un jeu de réalité augmentée sur les téléphones intelligents dont le but est de trouver des Pokémon, dans le monde réel, en particulier près de lieux stratégiques comme des monuments historiques. Le Grand Bioblitz qui se déroule du 3 au 7 août dans tout le Canada, c’est pareil. Enfin, pour autant qu’on remplace les Pokémon par des espèces réelles. Et le jeu vidéo par iNaturalist. Et les monuments historiques par la nature. Bon, presque pareil, donc.
Pour la quatrième édition de cet événement annuel en faveur de la biodiversité, chaque citoyenne et citoyen à l’occasion de découvrir la biodiversité qui l’entoure, tout en aidant les experts du vivant à mieux la protéger. La bonne nouvelle, c’est que tout le monde peut participer à cet évènement national de science citoyenne, même sans aucune – vraiment aucune - connaissance sur la biodiversité.
« Le principal est de (re)connecter les gens à la nature, de leur faire découvrir la biodiversité qui les entoure, aussi bien dans leur cour arrière que dans les milieux naturels proches de leur maison », fait valoir Pascal Côté, chargé de projets en planification de la conservation pour l’organisme Conservation de la nature Canada qui organise l'événement d’un océan à l’autre.
« On aime que cet événement incite les gens à se promener dans les milieux naturels. En prime, leurs observations nous aident à identifier des sites qui seraient intéressants pour la conservation », explique-t-il. En effet, cerise sur le sundae, les observations ajoutées dans iNaturalist pourraient permettre à des chercheurs de découvrir des espèces rares ou menacées, d’autres exotiques parfois envahissantes, voire de nouvelles espèces sur le territoire.
Pour Pascal Côté, ce genre d’évènements participatifs peut donner le goût à des citoyens d’utiliser des applications de science citoyenne, comme iNaturalist, tout au long de l’année. « C’est le fun d’utiliser ça, de savoir ce qu’on voit dans la nature et, en même temps, d’enrichir la base de données d’iNaturalist qui aide les scientifiques ! » Il explique que ce sont notamment ces bases de données qui permettent d’identifier les zones avec des espèces à protéger et d’identifier les KBA, ces zones prioritaires pour la protection de la biodiversité.
Équipés d’un téléphone intelligent (ou d’un appareil photo), les participants sont invités à prendre en photo des espèces croisées sur leur chemin via l’application (ou le site web) d’iNaturalist. « C’est une application très intuitive ! » rassure Pascal Côté. Pas besoin de visionner un tutoriel ou d’être un génie informatique : on télécharge l’application, on crée un compte et voilà, on peut contribuer à iNaturalist en cliquant sur l’appareil photo « observer ». Pour participer au Grand Bioblitz, une étape supplémentaire est nécessaire : il faut rechercher « 2023 Big Backyard BioBlitz » dans l’onglet « projets », rejoindre le groupe et sélectionner ce projet au moment d’entrer les observations. Peut-être découvrirez-vous en passant d’autres projets pour la biodiversité dans votre région ?
Vos observations seront alors vues par des experts bénévoles de la communauté d’iNaturalist, qui feront de leur mieux pour les identifier. Pour les aider dans cette tâche, parfois ardue, n’hésitez pas à prendre des photos sous plusieurs angles, voire un enregistrement sonore. Les espèces identifiées viendront grossir la base de données d’iNaturalist et ainsi aider à lutter contre les espèces exotiques envahissantes ou à protéger des espèces et des milieux d’intérêts. D’ailleurs, toutes ces observations, y compris les vôtres, se retrouvent justement… dans l’Atlas de Biodiversité Québec : merci pour votre aide !
Absolument tout ce qui capte votre regard ! Les arbres, les insectes, les champignons, les mammifères, les poissons… absolument tout ce que vous voulez. « On ne sait jamais ce qu’il peut en ressortir », s’enthousiasme M. Côté. « L’année passée, plusieurs espèces exotiques envahissantes ont été observées », assure-t-il. De plus, une espèce commune dans une région peut n’avoir jamais été observée dans une autre. Si toutes les observations sont les bienvenues, M. Côté admet qu’il y a beaucoup d’intérêt pour les observations d’insectes. « Ils sont encore méconnus scientifiquement au niveau du Québec », souffle-t-il.
Puisqu’il est impossible d’envoyer des experts du vivant dans tous les jardins et les milieux naturels du Québec, la science participative est donc particulièrement précieuse : les citoyens et citoyennes jouent un rôle important pour faire des découvertes, parfois très inattendues.
Vous vous prenez au jeu ? D’autres BioBlitz ont lieu à intervalle régulier, comme le Blitz international de suivi du papillon monarque qui se déroule du 28 juillet au 6 août, au Canada, aux États-Unis et au Mexique.