Qu'est-ce que c'est un cheumatopsyche ? C’est un membre de la grande communauté des macroinvertébrés benthiques d’eau douce ou, autrement dit… des petites bibittes ! Vous en avez certainement côtoyé sans le savoir ni les voir : ces petits organismes vivent, notamment, dans les profondeurs des rivières et des lacs québécois.
Dépourvus de colonne vertébrale, les macroinvertébrés benthiques, qu’on appelle communément le benthos, sont visibles à l'œil nu : ce sont, par exemple, des vers ou des insectes dans les eaux québécoises mais aussi des étoiles de mer dans le monde sous-marin d’ailleurs.
Ils retiennent l'attention des scientifiques notamment parce que certains d'entre eux sont très sensibles aux variations de l’environnement, comme la pollution mais aussi l’augmentation de la température de l’eau en raison du dérèglement climatique. Plus l'eau est chaude ou polluée, plus on y trouve certains membres du benthos plutôt que d'autres. Par exemple, le cheumatopsyche préfère des eaux chaudes. Est-ce que le réchauffement du climat va le favoriser, au détriment d’autres petits organismes ?
Bien que les cheumatopsyches & cie soient nombreux, variés et partout dans nos eaux, on les connaît encore bien peu. Par exemple, on sait qu’ils sont à la base de la chaîne alimentaire mais on ne sait pas ce qu’il se passe si une des espèces du benthos disparaît : est-ce qu’une petite bibitte peut simplement en remplacer une autre ? Ou est que sa disparition peut avoir des conséquences sur toute la santé du cours d’eau et de ses habitants ? Voilà le genre de mystère que la recherche scientifique tente d'élucider !
Une chose est sûre : le suivi du benthos depuis 2003 a mené à la création d’un indice du santé du benthos en 2012, dont le code couleur permet de visualiser le niveau de perturbations des petits cours d’eau près de chez vous. Ces informations sont aussi bien utiles notamment aux organismes de bassins versants et aux gestionnaires de territoire qui veulent développer de meilleures pratiques pour protéger l’or bleu.
Le Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E) permet même à des citoyennes et citoyens de mettre les pieds à l'eau pour contribuer au suivi du benthos dans les cours d'eau.